Bon, je tente toujours, si un ou deux éléments te sont utiles, alors l'objectif sera rempli.
Ville déserte, soutien de ton père blessé qui s'écroule et demande d'aller chercher de l'aide, "l'heure est grave" : la ville déserte est un thème courant, un rêve "d'abandon". Tout le monde en a fait au moins une fois dans sa vie, je dirais même que beaucoup en font un certain nombre. Attention donc à ne pas se méprendre ; s'il n'est pas récurrent il ne semble pas utile de s'attacher à cet élément. Cependant tu dis que c'est là un rêve récurrent, et dans ton cas précis sa signification ne semble-t-elle pas bien placée ?
"L'heure est grave" selon tes mots. Tu as conscience que quelque chose ne va pas, que quelque chose risque d'arriver, peut-être même que tu as peur d'en prendre réellement conscience. A un moment il s'écroule et te demande d'aller chercher de l'aide, ce que tu vas faire, dans la précipitation. Ton père est souffrant et tu t'empresses, sans réfléchir, d'aller chercher de l'aide. C'est comme si tu exécutais toutes ses volontés pour te sentir "acceptée" de lui ce qui, inconsciemment, pourrait sembler assez logique : la première fois que tu as rêvé de cela, tu faisais la démarche d'aller vers ton père, si j'ai bien compris. A toi de comprendre ce qu'il s'est passé par la suite... Cette interprétation te semble-t-elle justifiée pour le moment ?
Recherche, panique, crainte d'un "ennemi" : Tes craintes se concrétisent, maintenant tu es devant le fait accompli : ton père a disparu, et, si ça se trouve, il subit en ce moment les pires tortures. Tu as connaissance d'un ennemi, bien que tu ne saches rien sur lui, c'est un concept plus qu'autre chose finalement. Cet ennemi semble être la projection de tes craintes. Si ton père n'est plus là, c'est parce qu'il a été enlevé par l'ennemi, point final, d'où ta panique.
Tranquillement assis, incompréhension : Mais non, nul ennemi en vue : ton père est assis bien tranquillement, et se fiche quasiment de toi. Il t'a trahi. Pendant que tu te décarcassais à courir partout pour l'aider, il vivait la belle vie. Lui est inconscient et insouciant là où tu es angoissée et "lucide" quant aux évènements à venir (l'apocalypse ? ou ai-je mal compris ?).
"Snob", "méprisant", rires de ta grand-mère qui te sont insupportables, rage destructrice : encore pire, il est dédaigneux, il te méprise ; non seulement il ne "t'accepte pas", mais en plus, il te déconsidère totalement. Tu n'as pas réussi à avoir sa "sympathie" ou son "amour paternel" qui te semblaient dus, et que tu as durement tenté de gagner, en vain. Et de plus, tu veux agir pour lui (pour eux, avec ta grand-mère) malgré son attitude, en l'avertissant d'un danger imminent. Un effort vain de plus.
Ta grand-mère rit aux éclats, et tu dis que son rire t'est insupportable. Qui représente-t-elle, car je doute qu'elle représente ta "vraie" grand-mère (sauf si tu sens que c'est le cas) ? C'est la mère de ta mère ; alors peut-être ta propre mère ? Ou autre ? Je donne un exemple "dans le vent". Lorsqu'on ne "connait pas" une personne, pour des raisons familiales... voire par la mort, si cette personne nous est proche, on a tendance à l'idéaliser. C'est par exemple ce que je fais avec mon grand-père. Alors peut-être est-ce le cas avec ton père, en fonction de ta véritable situation familiale ? A toi de dire. Ce rire pourrait alors représenter les propos de ta mère (pour revenir à mon exemple, ma grand-mère disait effectivement les pires saletés sur mon grand-père, ce que j'avais du mal à entendre) qui dans ce cas-là serait peut-être toujours dans la rancoeur. Pour cet exemple, je me suis basé sur mon propre vécu... à toi de voir si une fraction de cet exemple peut te correspondre...
Larmes, sang, "humiliée, incomprise", tu te caches dans les "rues désertes" : Les larmes et le sang... cela me fait penser à "du sang, de la sueur et des larmes" de Pétain. Bon, on va oublier ce qu'était le personnage, reprenons juste le sens de ses propos... C'est une façon de donner de sa personne. Les larmes et le sang t'appartiennent, sont "à l'intérieur de toi", et en les laissant couler derrière toi, tu "donnes de ta personne" au sens propre du terme - qu'il faudrait bien sûr transposer au sens figuré dans la réalité. Comment ta rencontre avec ton père s'est-elle déroulée ? Comment s'est "terminée" cette démarche ? Voilà des questions qui pourraient t'aider à comprendre ces éléments. Tu "te caches dans les rues désertes", càd que tu reviens comme au début à un sentiment d'abandon, causé par l'angoisse. Peut-être que tu veux être seule tellement tu as peur de ne pas plaire, si je puis dire. Je suis parfois assez cru, il t'appartiendra de sélectionner et de nuancer ce qu'il te plaira.
Soutien de ta cousine ; opposition de ton désespoir à son obstination : dans les ruelles désertes, tu rencontres ta cousine. Disons que les ruelles représentent ton intériorité, ta pensée ; une sorte "d'enfermement de soi au sein de soi". Tu rencontres ta cousine, qui apparaît comme étant ta confidente. C'est donc peut-être une deuxième partie de toi-même, qui apparaît peut-être encore plus clairement avec ton amie d'enfance. L'ami(e) d'enfance, c'est une sorte de deuxième soi, qui ramène justement à cette période de la vie, à ses craintes et à ses aspirations, tournant d'ailleurs généralement autour de "papa - maman"... Ta cousine est peut-être donc comme une "amie d'enfance", c'est-à-dire une personne de ton âge (?) que tu connais depuis que tu es petite.
Elle s'obstine à espérer pour toi. Dans la continuité de ce que j'ai dit auparavant, elle pourrait donc amorcer une "vision schizophrénique" de ta propre intériorité. Cela me fait penser au petit diable et au petit ange, dans les BD/dessins animés, qui s'opposent, chacun sur une épaule de la personne.
C'est un combat, un duel intérieur : vais-je sortir de ces ruelles où je m'enferme pour tenter d'aller vers le monde / vers mon père, pour tenter de me "racheter" peut-être, ou vais-je plutôt y rester ? Tu y serais resté sans cette rencontre...
Tentes, jeux : un camping ! C'est une vision un peu désinvolte d'un jugement. En réalité, je ne sais pas. Cet élément te rappelle-t-il un évènement particulier ?
Ta mère, sourire, cor : tu as "fui" ton père, et tu trouves un réconfort chez ta mère. Mais elle aussi te trahit... Non seulement son sourire ne t'est pas adressé (cf ta relation avec ta demi-soeur), mais en plus, elle sonne le cor, elle donne le signal. Elle "collabore" avec ton père. Encore une fois, cela me rappelle Pétain et son appel à la collaboration (peut-être que tu as entendu quelque chose récemment ou que cette dualité Résistance/collaboration t'a "marquée", peut-être même que ça n'a tout simplement rien à voir... mais ce n'est pas important en réalité). "Tout le monde est contre toi" dans ce rêve, sauf ta cousine qui hélas n'y peut rien changer... Elle s'est même métamorphosée en ta demi-soeur, qui te "vole ta mère" !
Jugement, condamnation : encore un élément au sens propre dans le rêve à transposer au sens figuré.
Couteau, mort, fête, banquet : la première fois que j'ai lu ton rêve avec ta situation familiale, j'ai tout de suite associé ce couteau à un symbole "phallique", représentant donc le genre masculin, dont "l'image" pourrait s'en trouver altérée par ta relation avec ton père ? Si le couteau représente effectivement ceci, il faut bien voir que c'est un objet agressif, qui coupe, qui tue, facteur de peur et de mort (mais surtout de peur). En fonction de l'image que tu as de ton père, de ta relation bien que tu dises "ne pas en avoir" ?
Tout le monde s'amuse, un peu "grâce à ton malheur" : ils te "bouffent" littéralement. Toute ta famille maternelle et paternelle ? Peut-être que c'est la globalité de ta famille qui te "tue", qui t'étouffe, qui te "bouffe" et t'empêche de t'épanouir, ou bien un passé familial douloureux... ?
Ce qu'il est important de comprendre, c'est que le rêve ne reflète jamais vraiment la réalité des choses, mais plutôt tes craintes, tes angoisses, ou tes espérances (si c'est un rêve "positif", ou un rêve dit compensatoire). Il y a par ailleurs des craintes "normales", comme le sentiment d'abandon par exemple (s'il reste passager, ponctuel) qui ne sont même pas forcément conscientes. Par rapport à ce que j'ai trèès vaguement compris de ta situation familiale, l'explication de ce rêve de cette façon semble trouver sa logique. Mais bon, ça ne t'avance pas tellement... Ce qui peut éventuellement t'avancer à mon avis, c'est l'étude des détails justement, que je n'ai fait qu'amorcer en donnant quelques pistes. Si on interprète nos rêves juste pour se dire "tiens, c'est amusant, tel élément onirique correspond à tel évènement dans la réalité", eh bien, l'interprétation ne dépasse pas le stade "amusement, distraction", qui est bien entendu possible mais qui restreint énormément ses possibilités. Il faut surtout chercher à comprendre les solutions proposées par le rêve. Souvent, le rêve (les "grands rêves" ou en tous cas ceux qui marquent assez pour être signalés, comme celui-ci) est un signal d'alarme, pouvant viser à "remettre sur le droit chemin" et souvent à une période importante de changement. Tu dis avoir fait ce rêve lorsque tu as "eu l'occasion de rencontrer ton père" ; peut-être le refais-tu maintenant que tu projettes de t'installer, d'ici quelques mois seulement ?
Ne te sens surtout pas obligée de rentrer dans les détails, bien entendu. N'hésite pas à me dire si je suis carrément à côté de la plaque, je sais qu'il y a de bonnes chances pour que ce soit le cas, c'est la dure loi du sport - surtout que je ne suis pas un professionnel une fois de plus, et même excessivement loin d'être un expert en la matière.
Quoi qu'il en advienne, je te souhaite bon courage dans ta compréhension de ce rêve et dans la résolution des problèmes "réels" qu'il peut soulever.