Je préfère prévenir dès le début de ce message ; ce qui suit est totalement délirant. Voire n'importe quoi. Mais ce n'est pas grave.
Ce message contient de nombreux spoils sur :
Le Seigneur des anneaux (Tolkien),
Le Crépuscule des Dieux (Wagner),
Lorenzaccio (Musset), Zelda "Twilight Princess". Voilà, vous aurez été prévenu.
J'ai retrouvé d'où vient l'idée de cette promesse à soi-même.
Götterdämmerung,
Le Crépuscule des Dieux de Wagner, acte II, scène 1 : un personnage du côté des "méchants" dénommé Hagen dort ; son père le nain Alberich apparaît
dans son rêve. (je m'aperçois de ce détail en l'écrivant, c'est assez drôle)
Pour résumer très rapidement près de 20h d'opéra, Alberich avait volé l'or du Rhin et s'en était fait un anneau qui le rendait tout-puissant. Pour des raisons et pour d'autres, un dieu lui vole l'anneau (de la même façon que Gollum vole l'anneau à Frodon à la toute fin : en lui arrachant un doigt. bon d'accord, ce détail n'était pas nécessaire). L'anneau revient ensuite à un géant, puis à un humain (Siegfried)... Alberich demande à Hagen de tuer Siegfried afin de récupérer l'anneau et "d'hériter du pouvoir des dieux" (qui vont bientôt tomber, d'où le titre)(c'est extrêmement dur à résumer 20h d'opéra, pardonnez le résumé maladroit)
Alberich demande à Hagen de jurer qu'il reprendra l'anneau, ce à quoi celui-ci répond :
"Vieux et blême, pâle et blafard, je hais les gens heureux." [...] "C'est à moi-même que je le jure."
Ce à quoi Alberich répond, en écho : "sois fidéle... sois fidèle...".
Et aussi, j'ai réfléchi à l'éventuel symbolisme du chiffre 5. Je vais énormément synthétiser là aussi.
Vous savez que le chiffre 3 a une symbolique très forte, notamment dans la religion (la trinité, le triangle avec l'oeil qui représente Dieu...) mais aussi dans la franc-maçonnerie (cf la musique de Mozart, notamment
La flûte enchantée), jusque dans les jeux d'enfant ("1, 2, 3... soleil !"). En fait le chiffre 3 est assez universel. Dans les arts, son symbolisme a aussi beaucoup d'importance. Il y a le tryptique... il y a le concept de "bar" chez Wagner (structure AAB dans la musique, dans la dramaturgie ; d'ailleurs comme par hasard tous ses opéras ont trois actes)... je citerais même la trilogie de Tolkien, qui se voulait être, entre autres, une allégorie de la religion...
Sachez que dans la musique, grosso modo, lorsqu'on écrit des lettres pour parler de structure (genre AAB, ABA, ABACAD...) chaque lettre correspond au caractère d'une période ; pour simplifier, mettons qu'une lettre correspond à une mélodie. Une structure répandue par exemple était la forme lied, soit forme ABA... C'est une forme assez... "triangulaire", n'est-ce pas ?
Et j'ai pensé à la forme en arche, popularisée par Bartok par exemple : ABCBA. La structure n'est plus trine. Et en réfléchissant là-dessus, en marchant (comprenez, je n'avais rien d'autre à faire), je me suis dit que le chiffre 5 "représentait beaucoup plus à mes yeux que le chiffre 3". C'est absolument ridicule à dire, j'en suis conscient, mais je ne sais comment le dire autrement. Cela relève de l'ineffable alors, je fais ce que je peux.
Le chiffre 5, c'est un chiffre 3 plus complexe. Géométriquement, l'arche (sous forme de pentagone irrégulier) est construit de la même façon qu'un triangle (une base, un sommet, et des côtés qui "retombent") mais avec plus de côtés ; bref, plus complexe quoi.
En réfléchissant sur le chiffre 3, sans penser au rêve je le répète, je réfléchis sur le chiffre 5 ; alors, si j'ai quelque chose à comprendre du chiffre 5, je dois me baser sur le chiffre 3, cela va de soi.
Que dirais-je tout de suite si l'on me disait : "le chiffre 3" ? La religion. Le père, le fils, le saint-esprit. Alors n'est-ce pas là un débat qui s'ouvre sur la religion ? Eh tiens, c'est drôle, la religion est le thème central de pas mal de mes rêves. J'ai une canne avec un signe de croix écrit, je me balade de façon tout à fait anodine dans un endroit où "je dois choisir mon supplice religieux" (je vois des croix par exemple) ; même dans le rêve que je tente d'analyser dès à présent, je rappelle que je "jure devant moi-même" avant de jurer "devant moi-même et devant Dieu", et de plus, devant un autel.
J'essaie de me souvenir ; quelle est ma manière de toquer à une porte, lorsque je suis naturel ? La réponse est très simple : trois coups. Je l'avais remarqué il y a pas mal de temps ; lorsque je tape deux fois, il me manque quelque chose. Oui, je suis d'accord, ça va très loin. Mais il ne faut rien exclure, et puis, ça exerce.
Alors quid du chiffre 5 ? Je pense l'avoir déjà écrit sur ce forum ; j'ai un rapport très particulier avec la religion. C'est comme si ma conscience la rejette alors que mon inconscient y adhère. Je suis perpétuellement en combat avec moi-même pour m'empêcher de penser selon les préceptes religieux, qu'au passage, je respecte tout à fait. Je parlais des idéaux dans un topic de présentation. Eh bien, l'athéisme total fait partie de mes idéaux.
Conclusion : toquer 5 fois, c'est peut-être le symbole de cet idéal d'athéisme. D'autant plus que la porte est ce qui sert à être fermée (elle ne sert à rien lorsqu'elle est ouverte, disons-le...) ; peut-être représente-t-elle la coupure entre idéal et réalité ; en toquant, je me manifeste, j'avertis le monde de ma présence, j'attends des réponses.
Et si j'analysais l’entièreté du rêve à partir de cet élément ?
Château : là où se trament les intrigues de "petites filles" ; là où vivent les princesses, où dorment les dragons et où vont les princes charmants. Le château a l'apparence d'une très grande maison bourgeoise ; on n'est donc pas dans la représentation du château médiéval, mais plutôt dans ceux post-Renaissance, comme Versailles - bien que le décor soit tout à fait contemporain. C'est l'endroit du luxe et de la démesure. Il y a un Roi qui a tous les pouvoirs, et ses courtisans qui doivent lui cirer les pompes, ou lui lécher les bottes, selon le choix vestimentaire du Roi. C'est donc à la fois le lieu des rêves et des contes, mais aussi le siège du paraître, de ce qui semble et voudrait sembler => hypocrisie ? J'ai bien écrit : "nous descendons". Cela signifie que nous devons nous "engouffrer" dans la face nocturne et cachée du château. Plus de paraître, il y a un cadavre dans le placard. "Tu crois tout savoir au monde, mais le Roi est en bas, et il pleure sa fille."
Roi, fille du Roi : qui est le Roi d'ailleurs ? Tiens, je mets une majuscule à Roi comme on en met à "Dieu". Tiens, je parle de Louis XIV ; n'est-ce pas là un monarque de droit divin ? Désespéré, agressif, il semble avoir tout abandonné, comme Philippe après la mort de sa fille dans
Lorenzaccio (au passage, il paraît que c'est au bac cette année, ce que je trouve tout à fait génial ! c'est une oeuvre absolument superbe que je recommande à tous). Tiens, drôle d'analogie ; Philippe aussi perd sa fille ; Philippe aussi adopte cette attitude (sans l'agressivité) à la mort de sa fille. Alors qui est la fille du Roi justement ? En y réfléchissant, je me suis aperçu qu'elle ressemblait beaucoup à... Midona, dans le Zelda "Twilight Princess". Midona, la princesse (je retombe sur mes pattes encore une fois !) de l'ombre, qui s'oppose à Zelda, la princesse... de la lumière (comment dire cela sans faire cliché ?). Pourtant Midona est prête à se sacrifier pour Zelda me semble-t-il (je ne me souviens plus vraiment des détails...), alors qu'elle apparaissait intéressée, opportuniste, etc... Allez, associons : Midona... un personnage cynique, intéressé comme je l'ai déjà dit... mais qui malgré tout est prête à se sacrifier (peu importe la réalité de l'intrigue, l'important est mon souvenir de celle-ci
), se sacrifier pour "rien", à la manière d'un Lorenzo. Bon bref, j'ai toujours du mal à comprendre le Roi et sa fille ; cela viendra.
Ma soeur : lorsque j'ai tenté d'analyser ce rêve pour la première fois, j'ai pensé mécaniquement à ma mère. Parfois la soeur aînée est une projection de la mère, comme le frère aîné peut symboliser le père. Dans l'analyse du rêve de Doc.Slaap, ce raisonnement m'a semblé cohérent par rapport à tout le reste de l'analyse ; je ne m'avance pas quant à la correction de ceux-ci. Même si ces choses-là étaient fausses, au moins elles seraient logiques. Dans ce cas-là, ce raisonnement me semble erroné, ça ne colle pas. Peut-être la représentation d'une Anima acceptée, harmonieuse ? Je me lance dans le creux de la vague de mes connaissances ; d'habitude, c'est pourtant là que je surfe le mieux.
Amie de ma soeur : qui est-elle ? Ah, je la connais déjà. Je lui ai même appris quelque chose "la veille" (je rappelle que ce personnage n'existe pas dans la réalité), à propos des "coutumes" françaises. Je m'entends bien avec elle, on a un bon "feeling". Je suis extrêmement bordélique et désorganisé. Elle me rappelle à l'ordre avec une liste écrite, très claire. C'est drôle, elle me fait penser à Jiminy Cricket... Vous savez, la "conscience" de Pinocchio. Peut-être un rappel à l'ordre, qui suivrait un dispersement total de la pensée, voire des actions...
Liste de projets : mettons que cette liste "à cocher" représente tous mes projets qui restent à accomplir...
Bonbons : le plaisir éphémère, que l'on choisit parmi mille autres... Peut-être la représentation d'une opposition entre une indifférence et un désir de grandiloquence presque pédant, face à l'esprit chevaleresque de la situation ? Je les prends dans le noir, en tâtonnant. Attention à ne pas se perdre...
En bref. En haut, c'est le monde des illusions et du paraître, d'ailleurs la luminosité est éclatante ; en bas il fait sombre (je vois mal le Roi, sa fille et l'autel ; je prends les bonbons dans le noir), c'est l'intériorité, la vérité de toute chose. J'ai d'ailleurs sauté une partie entière, juste avant que la page n'intervienne. Cette séquence se passe dans le ciel. Elle est très confuse mais pourtant son message semble clair : c'est la représentation d'un idéal impossible, d'une "divinité" inaccessible, d'une appartenance fatale à l'humanité. En haut de ce château, j'ai des projets, mes ambitions bouillonnent. En bas, le "cynisme" (interprétons cette fille du Roi ainsi) est mort. Le cynisme que j'affiche n'est peut-être qu'un masque ; car oui, je suis très cynique et sarcastique dans la "vie réelle". Il a fallu que le page vienne me prévenir pour que je descende et comprenne. Mais c'est drôle, dans mon comportement, dans ma promesse, dans les bonbons que je mange (
), eh bien, ces choses-là ne sont peut-être pas tout à fait mortes en moi. Ma promesse, mon obsession et mon intérêt sont d'une indifférence frappante.
Mais qu'est-ce qui n'est pas mort en moi ? Le cynisme ou le respect du solennel ? Je me sens obligé de jurer devant Dieu, avec moi-même. "Rie bien, tant que tu le peux, sois vaniteux et défie la croyance ; tu seras bientôt amené à descendre au sein de toi-même, à creuser ton esprit comme on creuse sa tombe, et à t'associer à ce que tu rejettes et voudrais mépriser."
Voilà une ébauche d'analyse qui n'aboutit qu'à de vagues réponses. J'essaie d'approcher le sens de ce rêve, peu à peu... Mais je pense avoir trouvé un filon.