Ok donc, c'est parti.
J'ai mis le détail de ce que j'ai fait, mais c'est le bilan après les tirets qui importe. J'ai pris du temps sur chaque détail pour développer une méthode "perso", bien que je n'invente rien et sois loin d'en connaître assez pour cela ; il n'est peut-être pas utile de lire le détail finalement, tu peux directement passer à la fin si tu le souhaites...
Bon alors, tout d'abord je prend la précaution de rappeler que toute analyse de rêve est strictement personnelle, que les "interprétations" données par des tierces personnes ne sont là que pour donner des pistes. Il faut bien relier tout cela à ton vécu et ne jamais considérer comme acquis tout ce que l'on pourra te dire : avoir une entière confiance envers les dictionnaires de rêve par exemple, c'est un dogme, pas une science. (Je prévois de le répéter dans chaque topic à présent
).
Voilà une interprétation quasi-caricaturale, se basant sur des généralités lorsque le vécu (que je ne connais pas et ne pourrai jamais connaître !) est très important. D'ailleurs il y aura beaucoup de "peut-être", tu t'en rendras compte.
- Citation :
- C’était un mercredi matin, le 15 juin dernier. J’ai fait ce rêve, aussi étrange que réaliste, et il m’a laissé complètement chamboulée pour toute la journée.
Vieux rêve ! Mais un rêve qui chamboule a forcément une interprétation au moins assez forte, souvent extrêmement profonde et révélatrice de nos états d'esprit. C'est un "grand rêve", ces rêves qui marquent profondément, ces rêves qu'on se sent obligé de raconter (même ceux qui ne croient pas en l'interprétation des rêves en général...). Ils apparaissent à des moments très précis, car ils reflètent des états d'âme, des états d'esprit plutôt. S'est-il passé quelque chose vers le 15 juin dernier (famille, examen, logement...) ? A quoi pensais-tu à ce moment-là, avais-tu des projets, des craintes ? (ne te sens pas obligée de répondre, encore une fois ce ne sont que des pistes possibles)
- Citation :
- Je prenais un train, dans les sous-sols de Rennes. Un train pour une ville perdue dans la campagne et que je ne connaissait pas. Il n’avait qu’un seul wagon. D’ailleurs, nous n’étions que deux à le prendre, ce train. Je n’ai aucune idée de la personne qui était avec moi au départ, elle a changé plusieurs fois d’identité (une amie à moi, mon frère, l’amie, mon frère).
Déjà, petite question : il n'y avait qu'un seul wagon, mais y avait-il une locomotive ? (edit : "non")
Entre ton amie et ton frère donc ? Je trouve cette confusion très intéressante. Interroge-toi sur ce que représentent ces deux personnes à tes yeux. Cette amie, la vois-tu toujours ? Es-tu en bon terme avec ton frère ? Ont-ils des points communs (par exemple, ils sont tous deux tes confidents) ? D'une façon générale, je dirais que l'ami, le frère/la soeur, peuvent nous représenter nous-même, tout simplement. Nous nous "reconnaissons" en eux et nous attribuons leurs actions en rêve (parfois).
Le train est en direction d'un endroit « paumé » que tu ne connais même pas. Ce train est pour toi et ton amie/frère, pour vous seul(e)s. C'est peut-être une invitation à « voyager » de façon personnelle, intime, dans ton intériorité profonde.
- Citation :
- Mon portefeuille était plein de choses en vrac et à la limite de tomber sur le sol. J’ai pris mon billet à la caisse, et j’ai dit que je le paierais en arrivant. La vendeuse était d’accord, souriante. La personne qui m’accompagnait n’avait pas pu prendre son billet de train et était finalement partie.
Le portefeuille peut être simplement une allégorie de ta propre vie. S'il est plein à craquer, en désordre, cela peut vouloir dire : "halte là ! une pause s'impose.". Pourquoi ? Dans un portefeuille, il y a plein de choses très personnelles : carte d'identité, carte bancaire, divers papiers plus ou moins importants, jusqu'aux tickets de caisse d'ailleurs... (il faut que ça tilte chez toi pour que cette interprétation soit la bonne)
Tu retardes un paiement, mais ça ne dérange pas la vendeuse, qui sourit aimablement. Ne retardes-tu pas une échéance dans ta vie consciente ? La personne qui t'accompagnait (selon la logique du dessus, peut-être toi-même donc !) "rate" son train... En reliant tout ça, peut-être que ta vie est tellement en bordel que tu "rates le train de ta vie", que tu ne saisis pas les opportunités qui s'ouvrent à toi. Par exemple, quelqu'un consacré à son boulot qui passerait à côté de sa famille, de ses enfants ; "c'est le bazar total dans ma vie, je ne sais plus où j'en suis, donc je reporte". Ce n'est qu'un exemple.
Ou alors, il faut davantage se focaliser sur le fait que tu demandes à payer plus tard, certes, mais surtout à l'arrivée. Tu attends d'être arrivée à bon terme avant de payer. Payer, c'est rendre des comptes, « rendre la monnaie de sa pièce » ; tu « règleras tes dettes » une fois dans ta ville paumée, càd peut-être ton inconscient. Bon, passons à la suite.
- Citation :
- Après, j’attendais l’arrivée du train, et ma mère m’envoyait des messages pour me demander quand j’arrivais, et si tout se passait bien (comme elle le fait toujours dans la vraie vie). Et puis j’ai attendue, longtemps, mais le train n’arrivait pas. A près de vingt-trois heures, un peu plus je crois (il y avait une horloge dans ce sous-sol, si), je suis revenu au guichet, et tout était fermé. C’était comme abandonné depuis un certain temps. Je suis quand même restée et j’ai continué d’attendre.
Ton amie/frère (bizarre à dire !) ne peut pas prendre le train, et toi tu l'attends en vain, donc cela se rejoint. 23h, cela représente quelque chose pour toi ? Bon, ne t'attarde pas dessus, à mon avis ce nombre n'est pas là pour rien, peut-être que tu as vécu ce type de situation à cette heure-là... ou alors, à un moment "critique" de ta vie, tu as vu l'heure et associé 23h à cet épisode. Cela peut être tout et n'importe quoi, l'heure à laquelle tu es partie d'un RDV, voire une dispute entre tes parents lorsque tu avais 5 ans. Donc pas facile à déterminer. Si c'est déterminé (c'est mon point de vue mais c'est subjectif !) d'ailleurs.
Tu reviens au guichet qui est fermé. Une gare fantôme donc ?
Ces rêves "d'abandon" sont courants (d'ailleurs je n'avais pas pensé à parler de ce terme à bozdodor alors qu'il convenait parfaitement à son zoo vide et à la disparition de son fils dans son rêve). Quand j'étais petit, je rêvais que j'étais dans mon école maternelle (j'ai rêvé de ça jusqu'à la moitié de mon primaire, des dizaines de fois je crois !), que c'était la fête, mais tout d'un coup, il faisait noir, l'école se vidait, j'étais seul dans la cour... et le portail était fermé. Chez les enfants c'est très très courant, et totalement "normal" : cela représente la peur inconsciente (j'insiste là-dessus) d'être "abandonné" par papa-maman.
Ceux qui font beaucoup beaucoup de rêves d'abandon (j'insiste sur le beaucoup : un rêve tout seul ne permet pas de généraliser), cela peut être des gens qui ont besoin de dépendance, par l'amitié ou par l'amour, par exemple... une souffrance inconsciente qui mène aux désillusions, qui cette fois sont bien conscientes !
Bon enfin, bref ; attention au terme "rêve d'abandon". Cela ne veut pas dire que tu te sens abandonnée par quelqu'un, ou par le monde tout entier... les rêves d'abandon sont d'ailleurs un phénomène quasi-naturel sur le modèle des craintes enfantines, comme je l'ai développé un peu plus haut. Par contre, si tu en fais beaucoup de ce genre, tu aurais peut-être tout intérêt à t'interroger sur leur sens.
- Citation :
- Ensuite, il y a eu ce drôle de voyage avec mon frère dans ce que je prenais pour le train, justement (un bond dans le temps qui ne m’a pas perturbé dans mon sommeil). Sauf que ce n’était pas du tout un train. Nous étions attaché sur un large fauteuil de cuir, avec des ceintures de voitures. Il y avait des gens autour de nous, déguisés, et on aurait presque dit un traineau de Noël, avec ses rennes qui partaient dans toutes les directions, un paysage enneigé et de grands sapins.
Noël ? La fête des enfants heureux ? Ou la fête des adultes hypocrites, des tensions familiales, des tabous, des non-dits ?!
- Citation :
- Je ne me souviens pas de grand chose (à part de la vitesse et des immenses virages), mais que nous avons voyagé longtemps, et que nous sommes arrivés dans une sorte de grande vallée.
Avais-tu une sensation que le "train" était contrôlé dans sa vitesse, ou tu avais l'impression de risquer le dérapage à chaque "immense virage" ? Les virages sont-ils des "tournants" de ta vie, ou des passages difficiles à passer car le virage était serré, ou les deux ? La vallée peut s'apparenter à un sentiment de plénitude, de sérénité, bref, le paradis sur Terre. C'est un objectif à atteindre, puisque c'est la destination du « train ».
- Citation :
- D’ailleurs, c’était très étrange, parce que tous ceux qui nous accompagnaient se sont mit à faire une sorte de grand spectacle en plein air. J’ai mit un moment avant de comprendre que chaque fois que j’appuyais sur la télécommande qui était dans ma main (elle n’y était pas juste avant) pour changer de musique, c’était en fait celle du spectacle que je changeais, perturbant les gens qui y participaient. Ils ne savaient pas pourquoi le spectacle avançait plus vite, et tentaient de s’en accommoder comme ils pouvaient, glissant parfois sur la neige pour gagner du temps. Et puis je ne sais pas trop comment, je me suis retrouvé à nouveau dans le wagon, seule, et j’ai remarqué qu’il faisait très sombre.
Le spectacle et le cinéma s'apparentent beaucoup dans les rêves : tu es spectatrice de gens qui s'agitent pour créer ou recréer quelque chose. Je ne sais pas si tu as ou avais l'habitude d'aller à des spectacles ou au cinéma ? Et si oui, ce que ça représente/représentait pour toi ?
Peut-être que le monde entier n'est qu'une grosse pièce de théâtre, les gens étant apparentés à des "rôles" à jouer. Tu t'aperçois (tout à coup ?) que tu as la télécommande, donc le pouvoir de décision, de changement, sur ce groupe de personnes (la société en général ? une « communauté » spécifique ?). Mais tu perturbes les gens dans le rôle qu'ils doivent jouer. Tu dis dans ta présentation que tu n'aimes pas la mauvaise foi. Tu interrompt cette pièce de théâtre que joue la société, tu gênes ces acteurs. Peut-être est-ce pousser l'interprétation un peu loin.
- Citation :
- C’est là je crois que c’est arrivé. J’avais des espèces de flashs, et je me retrouvais de tant à autre dans une petite salle de cinéma mal éclairée. Je n’ai aucune idée du film qui passait, car j’étais toujours retournée et regardait les personnes assises autour de moi. Et je me retrouvais à nouveau dans le wagon, errant dans l’obscurité à tenter de comprendre ce qui se passait. Le train était apparemment arrêté, et il y avait un grand silence. Ça à duré un moment comme ça, avant que finalement je me sente horriblement seule, et surtout que je commence à paniquer en réalisant que j’étais bloquée dans cette grotte. Je me souviens avoir pensé qu’il y avait certainement eu un éboulis, qui avait bloqué le wagon. J’étais donc seule sous des kilomètres de roche, à me demander ce qu’il fallait attendre maintenant. Je suis revenu à mon siège, et j’ai regardé mes chaussures. Je portais les rangers de mon père, celles qu’il met pour aller en intervention (il est pompier, et je lui emprunte toujours ses chaussures pour gagner du temps quand je vais fumer une clope).
Très intéressant. Le cinéma représente quelque chose de particulier pour toi ? Sinon je lui attribuerais la même symbolique que le spectacle à peu près, la différence étant que le cinéma est moins "proche" de nous car il est "figé" : les acteurs ne sont pas là mais devant un écran. Vois-tu l'écran ou non ? Cependant le cinéma est aussi une « projection » (il faut beaucoup jouer sur les mots dans l'interprétation des rêves), peut-être une projection de ton intériorité, de ton intimité que tu omets, trop occupée par les autres, par ceux qui sont
autour de toi dans la salle => ton
entourage.
La clarté peut représenter le degré de connaissance... Dans l'allégorie de la caverne de Platon, l'inverse de la caverne, c'est le soleil ; dans les quelques rêves lucides que j'ai fait, mon degré de lucidité était proportionnel à la luminosité du lieu. Donc par rapport à ce que tu tires du symbole qu'est le cinéma, à toi de relier...
Le train s'arrête. Grand silence, solitude ; rebelote. La grotte peut représenter la mère, de façon très allégorique. Cela serait comme une sorte de "retour au ventre de la mère" en quelque sorte. Le premier grand "arrachement" de la vie (un peu maladroit, mais je ne sais pas comment le dire autrement), c'est bien sûr la naissance. Pour la mère puisqu'elle met au monde ce qui était une partie d'elle-même, et pour le bébé pour la même raison (même s'il n'a pas tout de suite la conscience de lui-même). La grotte est (hypothétiquement) le lieu des souvenirs, du poids du passé, de l'enfance.
Je serais incapable de te donner un semblant d'interprétation, car, entrer dans les symboles profonds, j'en suis complètement incapable. Je vais m'aventurer tout de même, mais en sortant du cadre de la piste d'interprétation, plutôt dans le cadre d'expérimentations
Tu es angoissée dans ton rêve. Mais, angoissée de rester ou de sortir ? Bien sûr, dans le rêve, ta crainte est de rester bloquée dans cette grotte. Dans la symbolique, tout peut être différent, inversé... Par exemple, je me rappelle (en écrivant mon message...) d'un vieux rêve dans lequel je me savais bloqué dans une grotte "pour l'éternité" ; sans fournir le moindre effort, j'en sors finalement, mais je ne ressens pas l'extase de la liberté que je pensais ressentir à l'intérieur... J'en regrettais presque la grotte sans savoir pourquoi. Voilà, ce rêve-là est totalement typique de ce que je voulais expliquer. Il te restera à définir à quel point il s'apparente à ton rêve.
Maintenant les chaussures. Voilà deux expressions : "être bien dans ses chaussures" ; "trouver chaussure à son pied". Tu mets les chaussures d'un autre ; tu te mets "sur les pas" de ton père ainsi. Te reconnais-tu là-dedans ? (sans commentaire Œdipien, je t'en prie
)
Ah si, on va s'en approcher un peu peut-être. Dans ton enfance, ta star, c'est généralement ton père, ou la mère pour les garçons (c'est apparemment toujours le cas mais peut-être à moindre mesure). Mais petit à petit, cet "amour", cette "admiration", je ne sais trop, se reporte sur un autre homme/une autre femme. Peut-être es-tu, vis-tu avec quelqu'un ; même si ce n'est pas le cas, cela pourrait bien être la signification de ces chaussures, peut-être ton rapport aux hommes en général ? Tu ne les vois pas, tu les portes.
Des gens plus expérimentés que moi, ce qui est assez facile, auraient une approche détaillée de ce symbole qui me semble très clair et très parlant, bien que je ne sois pas apte à te donner des pistes valables sur son essence. J'ai essayé de lire sur plusieurs sources, surtout des livres, les sens possibles de ce symbole. J'ai lu que le pied pouvait devenir un symbole phallique, et que la chaussure doit « s'adapter » au pied (connotation sexuelle). J'ai du mal à saisir le sens de cette interprétation, ces suggestions restant très vagues et imprécises ; à toi de les adapter...
- Citation :
- Je me suis retrouvée alors dans un endroit très familier. Alors que je me levais de mon siège, je suis allé dans le couloir, et il y avait à nouveau de la lumière, et j’entendais le vent à l’extérieur. Le wagon était à présent au beau milieu de la cour dans laquelle j’ai passé le plus clair de mon enfance. Là où j’ai habité longtemps, la maison à côté de celle de ma meilleure amie. Je ne comprenais absolument rien, et puis j’ai vu des dizaines de gens déferler sur ma gauche, dans la cour, l’ai déterminé. J’ai reconnu quelques personnes qui étaient dans la petite salle de cinéma mal éclairée avant. Ils parlaient de mort et de je ne sais quoi, l’air de vouloir annoncer une nouvelle importante à d’autres personnes. Je ne sais pas trop pourquoi, j’ai suivi le mouvement, et je me suis retrouvée seule devant la porte rouge de mon amie d'enfance. J’ai sonné.
La porte de ton amie d'enfance était-elle rouge dans la réalité ? Je crois comprendre que oui ?
Vous étiez voisines, vous étiez amies ; bref, en définitive, vous avez grandi ensemble. Peut-être que cette amie, c'est toi enfant finalement ?! La représentation de ton éducation ?
- Citation :
- C’est sa sœur qui m’a ouvert, et elle a sourit. D’après elle, j’avais disparue depuis longtemps. Je lui ai demandé à voir ma famille. Elle m’a répondu qu’elle ne pouvait pas m’en empêcher. Je suis monté à l’étage. Mis à part le rez-de-chaussée, la maison n’était en rien comme dans mes souvenirs. Je suis allé dans une pièce qui ressemblait un peu à notre cuisine actuelle, et j’y ai retrouvé mon frère. On s’est mit à discuter joyeusement, lui heureux de me revoir, et moi enthousiaste à l’idée de toutes ces choses que je pourrais faire maintenant que j’étais sortis de cette grotte. J’ai réalisé que j’étais pieds nus, et que j’avais laissé mes rangers dans le train, dans cette grotte. Je l’ai dit à mon frère, et il a répondu que ce n’était pas grave, puisque moi j’étais là. Je me souviens que j’inscrivais sur un papier toutes les choses que je voulais faire maintenant que j’étais de retour, y notant presque chaque pensée qui me sortait de la tête. Mon frère continuait de parler, tout sourire.
La sœur (l'aînée, j'imagine ?) ouvre et sourit, aimablement - comme la vendeuse du début ! - d'ailleurs sa réflexion est très intéressante. Elle ne peut pas t'empêcher de rentrer, ce qui induit qu'elle voudrait ou aurait pu vouloir le faire. Mais elle ne le peut pas ; pourquoi ? Ton voyage t'a peut-être fait gagner "quelque chose" qui la surpasse. Qui surpasse qui au fait ? (appelle ça questions rhétoriques ou interrogations gollumiennes, cela reviendra au même)
D'un point de vue très théorique, très général et axé sur les archétypes (alors que..... je radote), si l'on considère que ton amie d'enfance représente ta propre enfance, si sa sœur est effectivement sa sœur aînée, alors peut-être que la grande sœur est une projection de l'image de la mère. J'ai rencontré pas mal de fois ce phénomène, j'ai une sœur aînée dans la réalité, j'en rêvais souvent pendant un certain temps (de drôles de rêves que je n’évoquerai pas même sous la torture, appelez mon avocat). J'ai compris lorsque je me suis intéressé à l'interprétation des rêves, en partie à cause de cela d'ailleurs, que ma sœur ne représentait pas ma sœur, ni mon anima ou je ne sais trop quoi, mais ma mère, simplement.
Repense au comportement et aux paroles de cette sœur dans ton rêve et essaie de voir si ça colle, cela pourrait être intéressant. Sinon, tant pis.
La maison ne ressemblait en rien à tes souvenirs. Ressemblait-elle à quelque chose de connu ? Détailler son contenu, si tu t'en souviens, pourrait être intéressant, que tu l'apparentes à un lieu existant ou non.
La cuisine représente quoi pour toi ? Pour moi, la cuisine est le "lieu de vie", là où, selon tes termes, on se met à "discuter joyeusement", ou parfois à lever la voix, d'ailleurs. C'est ça aussi un lieu de vie.
Heureuse d'être sortie de cette grotte, tu as des projets dont tu parles avec ton frère - je ne parviens pas à comprendre ce qu'il pourrait représenter, peut-être ton "animus" d'un point de vue jungien ? Tu es sortie d'un lieu d'enfermement, tu es libre et tu es heureuse de l'être. D'ailleurs tu marches pieds nus ; tu es "seule" à présent, peut-être livrée à toi-même ! Tu n'as plus les chaussures, les pas de ton père : évidemment, ils sont restés dans la grotte ! C'est la raison pour laquelle je t'ai demandé si tu avais emménagé, peut-être que c'est lié ?!
La grotte => allégoriquement le "ventre de la mère" => concrètement le "cocon familial"
La sortie de la grotte => l'arrachage au "ventre de la mère" => concrètement la sortie du cocon familial
A toi d'en juger la pertinence.
- Citation :
- Et puis j’ai écris ça .
Je suis morte.
Et je l’ai dit à voix haute à mon frère.
Je suis morte.
Je résume. Tu es enfermée dans une grotte qui t'angoisse, t'oppresse et t'empêche de voir la sortie (et de voir comment tu pourrais t'en sortir, tu le dis toi-même). Il n'y a pas meilleure façon d'illustrer le livre VII de la République de Platon (allégorie de la caverne) au passage.
On ne sait trop comment, tu arrives à t'en sortir. Et alors tout est bien, tout est heureux. Tu retournes dans le lieu de ton enfance => retour à l'état d'enfant. Sœur aînée = maman ? Frère = papa ? (puisque c'est ton frère aîné, cette possibilité n'est pas à exclure, c'est surtout en fonction de l'image qu'il a à tes yeux)
Mais tout à coup, rebondissement, aussi inattendu qu'absurde : tu écris dans ta liste de projets "Je suis morte". Poudre aux yeux ! Tu prends conscience que tout ceci, tout ce bonheur ne peuvent perdurer. Tu prends conscience qu'en réalité, ces choses-là n'existent pas (le retour dans le passé), ou alors qu'il te manque quelque chose d'essentiel à ton bonheur... eh bien, la vie ! C'est important d'être vivant pour être heureux, sauf si on est croyant, auquel cas je ne crois pas que l'on ait vraiment besoin d'analyser nos rêves sur Éden.
Tu pourrais être heureuse et épanouie, mais tu es morte (c'est ballot).
Alors que signifie ce "Je suis morte." ? C'est tout de même une phrase forte qui déstabilise tout le contexte, qui restructure totalement la scénario de ton rêve (puisqu'on était là au dénouement). Je n'en sais fichtre rien. Je saute directement à un autre passage :
- Citation :
- [...]
Je me souviens aussi d’un détail. J’ai écris sur le papier :
Cherchez moi. Le train est partit de Rennes pour aller à…
Je ne me souvenais plus de la destination.
C’était dans une grotte. Retrouvez mon corps.
Mon frère ne voulait pas, car il s’imaginait déjà mes parents cherchant encore et encore en vain un peu partout dans le monde, avec l’espoir de me retrouver, en bonne santé peut-être, dans les sous-sols des arrivées et départs de trains. Mais je ne voulais pas rester seule là-bas, c’est tout.
Tu précises que ton corps est resté dans la grotte. Tu mets ce ''Je suis morte" dans la liste de tes projets. Tu réalises que ton "âme", ton "esprit" est bien là où tu es, là où tu veux être peut-être, mais que ton corps est condamné à rester dans cette grotte oppressante. Il ne pourra pas sortir seul, il faudra que des gens le prennent et le portent jusqu'à la sortie. Pourtant ton frère s'y oppose (peut-être une vision « schizophrénique » dans le sens neutre du terme de ta pensée : un personnage (toi) veut qu'on cherche ton corps, l'autre (ton frère) s'y oppose ; c'est le contrebalancement de ta pensée, le « oui mais »...). Il a peur que la recherche soit vaine ; il veut que vos parents puissent faire le deuil dès à présent. Cette « chose cachée en toi », il faut l'abandonner, te dit ton frère ; pour lui, la recherche serait vaine. Il ne faut pas déterrer les cadavres. Peut-être l'expression d'un refoulement, comme nous en avons tous quelques-uns (euphémisme !), que tu crains d'aller chercher, mais que tu pressentirais pourtant.
La mort en rêve, c'est soit la représentation que quelque chose en nous est mort, que l'on a perdu une composante de nous-même (aspect négatif), mais elle peut être aussi un passage. Il ne faut pas oublier que, pour revenir aux religions, nous (les occidentaux) provenons de la religion judéo-chrétienne, en grande partie. Dans cette tradition, on considère que la vie sur terre n'est que souffrance, et que notre vie heureuse sera après notre mort. La vie après la mort est d'ailleurs un élément présent dans la plupart des religions, me semble-t-il ? (je ne m'y connais que très peu sur ce sujet) De ce point de vue là, la mort, ce n'est plus triste, c'est même extrêmement joyeux ! Je suis ironique mais dans certaines traditions on fête la mort plus qu'on ne la pleure. A toi de t'interroger là-dessus, c'est trop personnel...
- Citation :
- C’était comme si je venais de réaliser l’improbable de la situation. J’étais seule dans un wagon sous des tonnes de rochers, et je débarquais comme si de rien n’était au beau milieu de l’endroit de mon enfance, ayant la soudaine possibilité de revoir ma famille, de leur parler. Et tous ces gens, qui marchaient comme pour un pèlerinage devaient eux aussi être morts, on ne sait comment. C’est pour ça que je les avais vu dans cette petite salle sombre, et ensuite à la sortie du train. Je me demandais d’ailleurs pourquoi personne ne s’étonnait de voir un wagon sortit de nul part en plein au milieu de la cour. Mon frère n’a pas compris tout de suite, mais aussitôt que j’ai dit ça, réalisant l’évidence, je me suis sentie bizarre. J’avais du mal à me déplacer, à parler, à agir normalement pour toutes les choses que l’on fait chaque jour par habitude. S’asseoir, se lever, articuler, écrire. Finalement, Maxime (ton frère ?) a compris, et il a commencé à avoir l’air très triste. J’ai dit qu’il fallait l’annoncer à mes parents. Ils nous ont rejoint, je crois, à moins que je n'ai changé de pièce parce que mon frère n’était plus là ensuite. Je leur ai dit :
Papa, maman, j’ai quelque chose à vous dire. Quelque chose de très important.
J’avais la voix qui tremblait, et je me battais sans arrêt pour articuler correctement, et agir de façon ordinaire. Mon père et ma mère se sont assis, et ma mère faisait des blagues pour détendre l’atmosphère parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi j’étais soudainement si sérieuse. Elle a dit qu’elle allait chercher quelque chose et a quitté la pièce. Mon père est resté là, et il avait déjà les larmes aux yeux. Moi-même j’avais du mal à parler, mais cette fois à cause de la peine que j’avais à sortir ces mots que j’avais déjà dit à mon frère. Je voyais bien qu’il avait déjà compris, mais je n’arrivais pas à le dire.
La symbolique de la mort se précise. Tu parles toi-même de "pèlerinage" ; c'est donc bel et bien un voyage, un passage (on retrouve notre terme) collectif. Tu es désormais dans un monde autre que celui des vivants, notamment de ton entourage ; tu fais partie d'un groupe différent, les « morts », ceux qui étaient avec toi dans le train. Tu dois l'annoncer, l'avouer à tes parents, mais tu tâtonnes, tu ne sais comment le faire. Tout le monde le sait, mais cela reste si difficile à dire ! Ah non, il y a un personnage qui n'arrive pas à intercepter ce que tu veux dire et n'arrive pas à exprimer, l'importance et le caractère extrêmement sérieux du moment. Peut-être que si, elle comprend ; elle comprend lorsqu'elle fuit. Elle ne veut pas affronter une réalité qu'elle pressent, qu'elle contourne en "détendant l'atmosphère" (en essayant du moins...) et en partant "chercher quelque chose", comme on va chercher le pain lorsque l'on n'a aucune envie de voir quelqu'un qui habite chez nous. Ta mère onirique, qui ne correspond pas forcément à ta mère réelle (je préfère le rappeler bien que tu le saches déjà), reste en-dehors du propos.
N'est-ce pas lié au fait que tu aies quitté le « cocon familial » ? La culpabilité plus ou moins inconsciente « d'abandonner » ses parents ; ce qui expliquerait les moments « d'abandon » de ce rêve, ces moments de silence, de solitude, où tout est fermé (notamment au début du rêve). La crainte « naturelle », liée à l'enfance et souvent très inconsciente d'être abandonné peut se matérialiser dans la peur d'abandonner, et vice-versa ! Nous y reviendrons dans la conclusion.
- Citation :
- Papa, je t’aime tu le sais ça ? (oui, dans mes rêves, je dis des choses clichés)
Oed...... omètre.
Plus sérieusement, dans la logique de ce qui précède, tu essaies de te dédouaner, de te déculpabiliser en annonçant la chose autrement. Tu uses de différents stratagèmes, même s'ils peuvent être honnêtes, là n'est pas la question.
- Citation :
- Je suis venu le serrer dans mes bras en me plaignant que je ne pouvais pas, que je n’arrivais et n’arriverais pas à le dire. Et puis c’est finalement sorti, et il pleurait, et je pleurais. Et ma mère est revenue à ce moment là. Elle avait entendu la fin de la conversation, mais elle ne pleurait pas. Elle a commencé à parler très fort, me disant que je ne pouvais pas être morte, qu’elle croyait en la vie après la mort et que c’était certainement une erreur. J’étais là, et tout allait bien. J’étais là, et c’était ma seconde chance, ma seconde vie. J’ai commencé à reprendre espoir, mais j’ai vite déchanté. Ce wagon, planté au milieu de la cour, je ne l’avais pas imaginé. Et surtout, ces gens, morts, ils étaient bien morts, comme moi. Ce devait être ma chance, oui, mais simplement de dire au revoir à ma famille.
Ta "mère onirique" revient alors que tu es en pleine "fusion onirique" avec ton père tout aussi onirique. Pourquoi fusion ? Tu es seule avec ton "père onirique", vous vous comprenez tout de suite sans avoir besoin de parler, vous pleurez ensemble. Ta "mère onirique" ne semble croire en rien, elle se ferme volontairement les yeux à nouveau. Elle t'étouffe, elle tente de te "dominer" verbalement (j'utilise beaucoup de guillemets car mon vocabulaire est très maladroit), notamment en parlant "très fort" comme tu le dis toi-même ; et toi, tu t'apprêtes à la suivre, à te cacher les yeux à ton tour, à renier la réalité que tu étais sûre de savoir. Chose positive, tu "as vite déchanté", je cite : tu admets voire acceptes la réalité telle qu'elle est et non telle que tu voudrais qu'elle soit. D'ailleurs, tu dis "ce devait être ma chance" : tu considères tout de même les aspects positifs de la situation. Tu es morte, cela t'embête (euphémisme
), mais tu rebondis.
- Citation :
- Et encore, qui pouvait être vraiment sûr que ce n’était pas simplement mon subconscient qui m’avait tiré de cette grotte abominable ? [tu veux dire que tu penses dans ton rêve que cette grotte est un souvenir faux ? que tu ne l'as pas vécu mais que tu hallucines ?] Je me suis imaginé là-bas, suffoquant par le manque d’air, les yeux vides. Je savais que c’était la vérité, j’en étais certaine. Et je pleurais parce que j’avais peur, et que je ne voulais pas quitter ma famille, aller dans cet endroit où ils ne pourraient pas me suivre. J’avais de plus en plus de mal à parler, bouger, j’avais l’impression d’être oppressée de tous les côtés, et je savais que mes parents ne s’en rendaient pas compte. C’est certainement pourquoi ma mère gardait espoir, parce qu’elle ne ressentait pas ce que moi je ressentait. Cette sensation de manquer d’air chaque fois que j’ouvrais la bouche, et que quelqu’un, quelque chose, m’empêchait de lever un bras, une jambe, la clouant au sol avec force (c’était très bizarre et très réaliste comme moment d’ailleurs, très frustrant).
Ok, même chose, une lueur d'espoir, mais non, tu connais "la vérité". La deuxième partie de cette citation est très intéressante. Ta "mère onirique", un personnage qui croirait à la vie jusque devant les portes de l'enfer, un personnage qui ferme les yeux (volontairement ?), qui refuse, renie la réalité des choses, est incapable de comprendre ta souffrance. Elle manque cruellement d'empathie, elle espère et croit savoir là où tu souffres physiquement et moralement. Tu n'arrives plus à bouger ton corps (=l'action), même plus à ouvrir la bouche (=la parole) : tu te figes. Je faisais assez régulièrement ce type de rêve à un moment, dans lesquels tu n'arrives pas à bouger un membre, voire tous, où tu n'arrives pas à parler ; ou similairement, les rêves dans lesquels personne ne te vois ni ne te sens. Combien d'heures passées à secouer des amis là où j'étais comme un fantôme ! "Agissez, agissez, nom de Dieu !", quelqu'un se faisait tabasser sous les yeux indifférents des badauds (que je connaissais très bien dans la réalité pour la plupart). Rien n'y faisais. J'assistais impuissant, et c'est le mot-clé qui relie ces deux types de rêve, à l'expression d'une violence gratuite.
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C'est un rêve magnifique, de plus très bien écrit (au passage). En définitive, tu montes dans un train qui t'amène à refaire le voyage de ton passé. Ton rêve fait le point, peut-être parce qu'au moment du rêve, le 15 juin 2012, tu faisais le point, consciemment ou pas, pour des raisons familiales, de logement, d'examens... "Faire le point inconsciemment" me semble assez maladroit à dire ; je le remplacerais par "un changement important dans la vie consciente" qui s'apparente cette fois beaucoup plus à du cliché. Je ne sais pas si tu te reconnais là-dedans ?
Bon, cherchons à faire le point maintenant. Toutes cette recherche du détail ne peut être utile si elle reste seule. Un tel rêve t'invite à la réflexion sur des thèmes bien précis, même s'ils sont toujours (et je dis bien toujours) représentés sous la forme de métaphores, d'associations d'idées. En associant tous les éléments "principaux" de ton rêve, une idée m'est apparue. Il me semble que c'est un rêve qui projette une forte culpabilité, inconsciente certainement, de "faire ta vie". C'est bizarre à dire, mais c'est un phénomène tout à fait "normal", courant en tous cas. Voilà un résumé détaillé (
), j'ai regroupé certains éléments. Il y a de fortes chances que ce que je viens de dire te choque en l'état, mais en lisant ceci, peut-être comprendras-tu mon propos, si ce n'est pas déjà fait. (et encore une fois, ce sont des suppositions)
=> train vers une ville inconnue : invitation au voyage intérieur et intime vers l'inconnu ; peut-être l'inconscient ?
=> portefeuille mal rangé, payer à l'arrivée : (causalité ?) chamboulement intérieur conduisant au retardement des "dettes", peut-être celle que tu "devrais" à tes parents ?
=> train n'arrive pas, tout est fermé, solitude : rêve d'abandon ; retour à la solitude, à l'intériorité ; disparition du monde du "Jour" (puisque c'est l'année Wagner, je ne me gênerais pas pour citer
Tristan et Isolde ), celui des apparences et de la fausseté des êtres. La "Nuit" est un univers de vérité, de profondeur, mais également d'autodestruction, de volonté du néant (j'explique l'opéra plus qu'autre chose, et il ne faut surtout pas comprendre cela comme synonyme d'une "tendance suicidaire", ça n'a absolument rien à voir, j'y reviendrai).
=> train, vitesse, virages, longueur, pas de locomotive : sensation de perte de contrôle du véhicule, qui représenterait ton intériorité. Cependant tu arrives bel et bien à la vallée : la plénitude/sérénité espérées, puisque c'est la destination du train.
=> spectacle, télécommande, retour au train sombre et à la solitude : théâtralité du monde, fausseté des apparences dans le "Paradis sur Terre" ; sensation de pouvoir d'action (télécommande) mais les acteurs arrivent à s'adapter à la gêne que tu leur procures. Tu abandonnes ce "Paradis impossible", retour à l'intérioté, à la méconnaissance, à l'inconscience, à la solitude, aux choses dans leur profondeur.
=> cinéma mal éclairé, désintérêt pour le film, tu regardes les personnes autour : intériorité mal connue, peut-être "projetée" (selon les termes cinématographiques), sur l'entourage (= gens autour de toi).
=> grotte, solitude, angoisse, enfermement, chaussures du père : intériorité (encore et toujours...), poids du passé, des souvenirs, peut-être une "peur de soi", un pressentiment ; il y a enfermement en sein de soi avec soi. Les chaussures... je ne sais pas, mais j'ai le sentiment qu'elles ont leur importance.
=> soeur de l'amie d'enfance, sonner à la porte, ses répliques : à mon avis, projection de ta mère. En sonnant tu te fais connaître et reconnaître ; tu as des reproches ("cela fait longtemps") ; "ne pas pouvoir empêcher" de quitter la famille peut-être ? (/!\ ce n'est pas forcément l'opinion que tu peux avoir de ta mère, ce qu'elle est ; étonnement, il me semble que ça n'a pas grand chose à voir, nous y reviendrons).
=> frère, projets, prise de conscience morbide, "entraves physiques" : un autre "paradis impossible" ; enthousiasme naïf et inconscient avant la prise de conscience ; sentiment d'impuissance.
=> annonce difficile, tristesse, compréhension : annonce = aveu, l'aveu d'une appartenance à un autre milieu que le cercle familial ; culpabilité projetée dans la tristesse du père (j'omets ton "frère onirique" ne parvenant pas à comprendre sa place). Cependant, la "normalité" de la chose (de faire ta vie en gros) est projetée dans l'empathie du père, qui comprend sans que tu n'aies rien dit. J'ai pensé à cela avant de lire cette phrase, venant de toi : "je ne voulais pas quitter ma famille, aller dans cet endroit où ils ne pourraient pas me suivre", ce qui m'a conforté dans mon idée (et j'espère en bien !).
=> succession d'espoirs et de désenchantements : fluctuation de la pensée, des états d'esprits, des projets, du fait de la culpabilité.
=> manque d'empathie de tes deux parents à la fin : tes parents (oniriques) sont dans leurs problèmes, tu es dans les tiens, ils ne te comprennent plus. Le "divorce" est annoncé, vous ne faites plus partie du même monde (morts/vivants), du même milieu (familial/personnel).
Voilà une hypothèse : tu as quitté la maison de tes parents en septembre 2011 en début d'année ; tu as fait ce rêve le 15 juin 2012, en fin d'année, peut-être en plein période d'examens, ou je ne sais trop.
C'est un rêve qui me semble assez typique de ta situation actuelle, en tous cas au moment du rêve. J'insiste beaucoup sur la culpabilité, ce qui pourrait te choquer. Je dis par exemple que la soeur aînée de ton amie te fait des reproches et que c'est la projection de ta mère. Je dis que tes parents oniriques (oniriques, j'insiste encore !) te font culpabiliser et rendent les choses difficiles. Dans ce rêve tu apparais comme étant totalement paumée à certains moments. Tu te sens seule ; tu es dans une vallée avec vraiment un gros spectacle plein de décors et de lumières, comme tu l'as expliqué ; tu retournes à la solitude du train et de la grotte ; puis enthousiaste, tu établis plein de projets en compagnie de ton frère ; puis tu t'aperçois que tu es "morte" ; puis tu reprends espoir après la réaction de ta mère ; puis tu "déchantes vite". Avec le portefeuille mal rangé, il y a une très forte confusion.
Maintenant je ramène cette culpabilité que tes parents oniriques te font porter dans le rêve (je préfère toujours préciser onirique afin d'éviter les confusions) aux quelques moments de grande solitude, "d'abandon" de ton rêve. Comme je l'ai peut-être déjà expliqué dans le détail, la peur d'être abandonné est normale, liée à l'enfance, tel l'enfant privé de sa mère pendant un laps de temps, ayant peur qu'elle ne revienne pas. Cette crainte inconsciente (et normale encore une fois, tant qu'elle reste maîtrisée, qu'elle ne se répercute pas trop sur notre comportement) se transforme en crainte d'abandonner ; et peu importe le comportement de tes parents, ce qu'ils ont pu te dire ou te faire comprendre ("rien de mauvais dans mon enfance" => cela rentre dans cette logique du rêve), tu culpabilises, ayant peur de les avoir "abandonné". C'est pour cela que tu passes du train à la vallée, du train à la grotte, du train à la maison de ton amie d'enfance.... Il y a une confusion intérieure qui fait "douter" inconsciemment : ai-je bien fait de partir ?
Question ridicule en apparence, évidemment, mais qui pourtant est un thème récurrent, que je soupçonne d'être celui de ton rêve. Le fait que tu sois partie en début d'année et que tu aies fait ce rêve en fin d'année rentre également dans cette logique : par d'éventuels examens/concours, les choses se concrétisent, tu rentres réellement dans
ta vie, ta première année n'a appartenu qu'à toi.
La culpabilité est une forme de masochisme en soi, on se complaît dans la souffrance, on se fait souffrir soi-même. On projette cette culpabilité sur les autres, en considérant que les autres nous en veulent, à raison, même s'ils font tout pour faire comprendre le contraire. L'analogie avec l'opéra de Wagner prend son sens ici, le bonheur vrai n'est peut-être que dans le "royaume de la Nuit".
J'oubliais : les chaussures du père que tu portes signifie peut-être que le sentiment "Oedipien", ou plutôt d'Electre (pour ne pas dire complexe, je parle là de sa dénomination "normale" et non névrotique) s'est transposé. J'ai lu plusieurs fois que le pied était un symbole phallique. Tu as donc (hypothétiquement) transposé cet amour quasi-fusionnel pour ton père (que la plupart des petites filles ressentent !) en un amour sain, te permettant une vie saine, une vie de couple dans le présent ou dans l'avenir. Peut-être ?
Si tu ne te reconnais pas dans cette conclusion, surtout dis-le moi sans détour, ce sera ma seule demande. Nul besoin de justifier ce qui te semble incorrect (même si c'est la totalité) en expliquant avec ta situation de cette période, si tu ne le veux pas. J'ai énormément appris, très sincèrement, avec l'analyse de ton rêve, correcte ou non.
Si la globalité te semble à peu près correcte, car j'imagine bien que la totalité ne peut pas l'être (rien que la moitié serait un exploit), dis-le moi également, sans forcément justifier une fois de plus. Dans ce cas, il est déjà important d'en prendre conscience afin d'arrêter de se faire souffrir en culpabilisant inconsciemment. Rien qu'en prendre conscience permettrait à mon avis de "résoudre le problème", s'il n'est pas déjà résolu depuis. Il me semble que tout le monde passe par là...
Si tu ne comprends pas certains points, si d'autres te choquent, n'hésite pas à me le dire, je suis à ta disposition.